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Le mois de septembre remet sur les bancs de l’école des millions d’enfants en France et dans le monde. Ce nouveau numéro de la revue spiritaine met la lumière sur le Centre NRJ à Madagascar. Ouvert en 1987 par Vincent Chopart, spiritain, il accueille les enfants des rues à Atananarive et cherche à leur redonner un cadre de jeu, d’éducation et de bienveillance par la présence d’une équipe d’éducateurs.

Franz Lichtlé, rédacteur est parti les rencontrer, les écouter. Leur courage a résonné avec bien des situations de souffrance et de résilience : “C’est l’enfance maltraitée à travers le monde, esclave, au travail, dans des mines, des ateliers, des plantations, sur des bateaux… Ce sont des enfants soldats, des enfants exploités, des enfants prostitués…”

Ce sont ces enfants qui quittent leurs familles pour se retrouver dans les rues, comme ceux que j’ai rencontrés à Antananarivo, à Madagascar. Ils errent, se font des copains, jouent, s’organisent en bandes, travaillent, volent pour survivre et parfois rapporter quelque chose à la maison où une mère, une grand-mère ou un frère malade se meurt dans un taudis. Ils assument des choses qui ne sont pas de leur âge; leur mémoire est déjà bien chargée, à ne plus avoir peur de rien!

C’est vrai, on ne refait pas l’histoire. Le romancier, James Baldwin dit au sujet de la dette de l’esclavage : «Nous sommes notre histoire. On ne répare pas le passé. Il faut que chacun vive avec cet irréparable. En revanche, on peut réparer le présent…», car nous sommes sur- tout responsables de l’avenir. Une enfance brisée, c’est chaque fois toute une vie qu’il faut reconstruire… Franz Lichtlé

Témoignage de Vincent Chopart, fondateur du Centre NRJ

Au marché d’Antananarivo, de jeunes pick pockets me faisaient les poches, attirés par mon look jeune Européen, et par mes blousons jean ou cuir, faciles à défaire, à ouvrir et à fouiller. Par la suite, dans mes poches extérieures, je ne mettais plus que des cigarettes. Peu à peu, ils me souriaient, me criaient : «Ahoana Leisy (ça va ?), Ravince !» (diminutif malgache de Vincent)… Le courant passait et ils prirent l’habitude de me retrouver à ma moto, pour continuer à me faire les poches…, mais surtout pour découvrir combien ils valaient mieux que cela. Comme les autres, ils pouvaient être écoutés, aimés et devenir capables de réaliser ensemble leurs rêves. Ce sont ces jeunes qui m’ont appris le malgache et bien d’autres choses sur le pays. En novembre 1987, après quatre années de présence informelle dans les marchés et rues de la capitale de Madagascar, le centre NRJ (Nouveau relais des jeunes) était créé.

Les jeunes devenaient les premiers acteurs, avec la même intuition qu’ATD Quart monde et Emmaüs. Cela a permis de mettre en place un travail interas sociations, pour créer des formations d’animateurs, de leaders de quartier et, plus tard, des éducateurs spécialisés. Vincent Chopart, fondateur du Centre NRJ

 

Le centre NRJ invite à l’espérance. Il rend ces jeunes laissés pour compte acteurs de leurs apprentissages. Il encourage la coopération entre eux. Il leur permet de trouver leur place dans la société. Ce soutien et cet accompagnement, c’est une ouverture sur le monde. C’est comme une mise au monde. Centre enraciné dans l’action aujourd’hui et dans l’espérance pour demain. Regarder autrement ces situations qui semblent désespérées et font douter de tout.

Regarder autrement sans s’arrêter uniquement à la violence, à l’écroulement environnant. Ce fut le regard du P. Vincent. C’est celui de tous nos prêtres missionnaires de par le monde. «En effet, je vais faire quelque chose de nouveau, qui grandit déjà. Est-ce que vous ne le voyez pas ?» (Es 43,19)                                                                        Monique Frapier

Les chiffres de l’UNICEF informent de la présence de plus en plus d’enfants de rue dans le monde.

Le problème des enfants abandonnés et celui des enfants de la rue ne sont pas des problèmes régionaux, mais planétaires. On estime à plus de 150 millions le nombre d’enfants en situation de rue dans le monde, selon le chiffre récemment cité par l’Unicef.

Pour soutenir à votre mesure la scolarité d’un enfant accueilli au Centre NRJ,
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