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 Combat spirituel et Espérance dans la mission

 Nous clôturons en ce jour la semaine missionnaire mondiale dont le thème est : « Missionnaires de l’espérance parmi les peuples ». Missionnaires parmi les peuples, nous le sommes tous. En effet la mission n’est pas l’affaire de quelques-uns, des spécialistes, des religieux et religieuses, des responsables ecclésiastiques ou des laïcs en mission ecclésiale. Elle est l’affaire de tous les chrétiens. C’est pourquoi l’Eglise compte sur ses filles et fils pour porter la Bonne Nouvelle du Christ dans tous les lieux où elle n’a pas accès, dans tous les lieux où des hommes et des femmes sont en attente d’une parole d’espérance, de justice et de paix, de joie et d’encouragement.  

Les paroles de Dieu de ce dimanche nous donnent à leur manière quelques pistes pour vivre la mission. J’en retiens deux : La première piste est celle du combat spirituel pour la justice et pour la liberté incarnée par la veuve de l’Evangile (demande de justice) et la dimension du combat incarné par Moïse qui a reçu la mission de libérer le peuple de Dieu.

Dans la première lecture, il est question de combat et de prière. Le peuple de Dieu a été libéré de l’esclavage en Egypte. Mais sur son chemin vers la terre promise, il rencontre des obstacles et il faut lutter, il faut combattre. Seulement, par sa propre force, il ne peut pas sortir victorieux. C’est pourquoi Moïse soutenu par Aaron et Hour vont entrer en prière pour pouvoir triompher de l’ennemi. Dans l’évangile aussi la veuve qui demande justice à ce Juge inique n’a qu’une seule arme : une prière persévérante.

  Cela dit quelque chose de l’Evangélisation, car évangéliser c’est annoncer le message de justice et de libération apporté par Jésus. Cette annonce de l’Evangile suppose en premier lieu d’engager Dieu avec nous dans la prière, car c’est Lui qui va féconder nos efforts pour la justice et la liberté. C’est Dieu qui nous précède et prépare les cœurs qui vont accueillir le message d’amour de paix que nous allons annoncer. Nous le savons tous, la mission implique souvent un combat spirituel. On est en butte à des tentations, des forces du mal, des doutes et des peurs. Pour tenir et persévérer, le missionnaire doit être un homme de prière à l’exemple de Moïse ; mais il doit pouvoir compter surtout sur la prière de toute la communauté chrétienne qui avec lui souhaite que la Bonne nouvelle du Christ gagne les cœurs.

La deuxième piste nous vient de la troublante question de Jésus dans l’Evangile : « Le fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur cette terre ? »  Cette interrogation de Jésus questionne notre capacité à tenir la flamme de l’espérance que nous avons reçue à notre baptême, à la diffuser, à l’entretenir pour qu’elle ne s’éteigne pas pour nous et pour notre monde.

C’est un appel à réinventer au quotidien la manière de vivre notre foi dans les différents milieux que nous fréquentons. Comment témoigner du Christ, de son amour, de son message de pardon et de paix ? Comment être missionnaire d’espérance parmi les peuples ? 

La question de Jésus nous invite à rejoindre tant de frères et sœurs en humanité pour promouvoir la rencontre entre les personnes de différentes cultures, de religions et bâtir des relations de fraternité et de solidarité. Elle nous invite à nous mettre au service des hommes et des femmes de ce monde pour écouter leurs besoins, et les porter devant le Seigneur et spécialement quand ceux-ci dépassent notre capacité humaine. 

Enfin, à travers cette question, Jésus nous dit que la mission est avant tout une affaire de foi en Dieu. L’important n’est pas d’abord de faire, mais de disposer notre cœur et notre corps pour que par nous Dieu travaille dans le monde. 

Benjamin Sanon, spiritain à Lille