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Vendanges sur le fronton roman de la cathédrale de Bourges

”   Je veux chanter pour mon ami
le chant du bien-aimé à sa vigne.” Isaïe, 5, 1

“Et maintenant soyez donc juges entre moi et ma vigne !” Conseil que le prophète Isaïe nous adresse aujourd’hui ! Dans notre monde où la justice, la fidélité à Dieu est mise en doute, avec l’inquiétude que cela soulève pour l’avenir de l’Eglise, voici aussi l’occasion de nous rappeler notre responsabilité en tant que chrétiens baptisés de faire vivre l’Evangile dans le monde. 

Les images de « la vigne, la terre, les raisins» figurent aujourd’hui dans la première lecture, le psaume et l’évangile. Elles occupent une place centrale. Pour le peuple d’Israël, la culture des vignes et la production de vin exigeait une grande attention : comme par exemple la production du fromage et du vin ici en France. Cette production exigeait beaucoup de soin et de travail. Ces images ont été utilisées symboliquement dans les Écritures pour représenter la relation entre Dieu avec Israël et son peuple. La vignoble qui porte du fruit comme symbole de la fidélité du peuple d’Israël à Dieu, et le contraire, indiquerait l’infidélité de ce peuple.

Chapelle au milieu des vignes, à Saverne en Alsace

La première lecture et l’Évangile manifestent la déception du Seigneur face à l’infidélité des hommes.  La première lecture illustre l’attention et l’amour de Dieu pour le peuple d’Israël, comme signe de la justice, de la fidélité et de l’intégrité pour le peuple d’Israël, et Dieu attend qu’en retour, ce peuple fasse la même chose. Mais, au contraire, il trouve du sang versé et des cris de détresse (cf. Is 5,7). Une vigne abandonnée.  Dans Évangile, le Christ avec sa propre expérience du rejet dénonce les actions criminelles des hommes , les chefs des prêtres et aux anciens du peuple” qui ont refusé de l’accepter comme le Messie. ‘Voici l’héritier : venez, tuons-le, nous aurons son héritage !’  Tuer l’héritier, c’est aussi tuer le propriétaire de la vigne !

Nos lectures d’aujourd’hui ne sont pas simplement des récits de l’ingratitude et de l’infidélité d’Israël, ou du rejet de Jésus par les chefs des prêtres et les anciens du peuple. Elles s’adressent à nous, ici, aujourd’hui. Elles nous mettent au défi de nous demander ce que Dieu attend de nous, après tout l’amour et l’attention dont il nous a témoignés. Comment agissons-nous avec nos frères et sœurs ? L’homme ne veut plus être le gérant d’une création que lui confie le Seigneur ! voilà pourquoi le pape nous signale dans sa lettre Laudate deum’ que le monde va de plus en plus mal. L’homme cherche à en être le propriétaire !  Il se fait Dieu, comme s’il pouvait tout résoudre par la science et l’orgueil de la raison ! Il cherche à remplacer Dieu. Or, nous avons le privilège, par notre baptême, d’être appelés à travailler dans la vigne du Seigneur.

Chaque dimanche, nous sommes invités à nous rassembler pour écouter le message de l’Évangile et à l’intégrer dans notre vie. Nous sommes le nouveau peuple de Dieu, appelé à être des membres fidèles et actifs du corps du Christ, l’Église. Nous sommes “ce peuple” dont le Seigneur attend qu’ils “lui livrent le fruit de leur travail quand la saison sera venue” (Mt 21, 41). Quel genre de raisin produisons-nous ? Avons-nous été à la hauteur des attentes du Seigneur à notre égard?  Quel impact avons-nous sur le monde qui nous entoure ?  Suis-je une personne de justice et d’intégrité ? Ces questions, les volontaires AMOS se les sont posés ce week end de relecture de leurs missions. Ils ont été invités à s’élancer sur le chemin d’humilité et de service, chemin de Fraternité, chemin de paix qui mène vers le Père, le Créateur.

Frères et sœurs, rendons grâce à Dieu pour nos volontaires Amos, rassemblés ici. De retour d’Ouganda, de Madagascar, de Côte d’Ivoire, de Mauritanie et du Cameroun, ils sont l’image d’une vigne bien vivante. Rendons grâce pour celles et ceux qui les ont accompagnés au nom de la province de France. Rendons grâce pour nos partenaires dans les différents lieux de mission partout dans le monde. Ces jeunes ont tant semé dans leurs lieux de mission, prions pour que tout ce qu’ils ont planté, produisent des fruits de bonne qualité. 

Bénédiction des volontaires AMOS le 8 octobre, de retour de leurs missions

Homélie d’Anaklet Asingwire, diacre spiritain, membre actif de l’association Volontariat spiritain AMOS