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L’éducation reste un sujet délicat dans tous les pays. L’éducation serait du domaine des parents, l’instruction serait ce qu’offre l’école, laissant chacun développer ses convictions en conscience… Ne parle-t-on pas d’éducation nationale, et d’éducation civique, mais d’instruction religieuse…?
En Ouganda, une fois le presbytère bâti, c’est au tour de l’école, primaire puis secondaire, à être organisée, avant de penser au dispensaire. Il s’agit sans doute de la conséquence de l’incurie de l’État, mais aussi d’une façon de faire, pour dire l’Évangile et fortifier l’Église à travers l’enseignement religieux et la pratique religieuse des enfants.

Devant l’avancée rapide des technologies, chacun est interpellé pour une formation, un apprentissage, une adaptation aux nouveautés qui se présentent, au risque d’être laissé sur le bord du chemin, comme le sont beaucoup de celles et ceux qui n’ont pas osé ou su faire le saut. Mais c’est surtout la lecture, l’information, la curiosité qui devraient être notre source de formation, pour rester connectés au monde, et pouvoir le comprendre avec sagesse, intelligence, foi et discernement. Extrait de l’édito de Franz Lichtlé, rédacteur en chef

Franz a sillonné le pays à la rencontre des femmes et des hommes engagés sur le terrain de l’éducation en Ouganda. Chacun porte un regard complémentaire sur les pratiques, les vigilances à avoir, les défis à relever  et les progrès déjà initiés.

Pour la réflexion autour de «Justice et paix, intégrité de la création», mon passage en Europe m’a fait comprendre l’impor- tance de la démarche des petits pas. À travers les écoles, nous avons des leviers importants pour conscientiser les enfants, les parents et les professeurs. Il nous faut convaincre les confrères de promouvoir une spiritualité en lien avec l’environnement. L’eucharistie par exemple, à travers les fruits de la terre que nous présentons, ne peut pas être célébrée sans un engagement pour la protection de la nature. John Bosco Kamoga, supérieur des spiritains en Ouganda

Un message du pape François, à l’occasion de la rencontre sur le «Pacte global pour l’éducation» (15 octobre 2020).

«Nous nous engageons :

  1. à mettre au centre de chaque processus éducatif formel ou informel la personne, sa valeur, sa dignité
  2.  à écouter la voix des enfants et des jeunes à qui nous transmettons des valeurs et des connaissances, afin de construire ensemble un avenir de justice et de paix, une vie digne pour chaque personne ;
  3. à favoriser la pleine participation des fillettes et des jeunes filles à l’instruction ;
  4. à voir dans la famille le premier et l’indispensable sujet éducateur ;
  5. à éduquer et à nous éduquer à l’accueil, en nous ouvrant aux plus vulnérables et aux plus marginalisés ;
  6. à chercher à trouver d’autres manières de comprendre l’économie, de comprendre la politique, de comprendre la croissance et le progrès, pour qu’ils soient vraiment au service de l’homme et de la famille humaine tout entière dans la perspective d’une écologie intégrale ;
  7. à garder et à cultiver notre maison commune, en la protégeant du pillage de ses ressources, en adoptant des styles de vie plus sobres (…) selon les principes de subsidiarité et de solidarité et de l’économie circulaire.»
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Jésus, un maître au service

Dans le sillon du reportage, n’oublions pas que Jésus lui-même est un éducateur, un pédagogue. Toujours nouveau, toujours actuel, son enseignement nous élève et nous emporte dans un souffle d’amour dont personne n’est exclu.

La pédagogie de Jésus se caractérise par l’usage d’un langage très souvent imagé. Face aux foules, il fait usage des paraboles, petites histoires dans lesquelles chacun peut se reconnaître sans être blessé. Face à la femme adultère ou Zachée, son enseignement prend une dimension particulière : il relève. Jésus se rend proche en toutes circonstances, est attentif à ce que vivent les personnes. L’enseignement qu’il donne se dote d’une bienveillance extraordinaire et pourtant ses exigences restent intactes. Il n’hésite pas, même dans une démarche d’écoute attentive et de compassion, de souligner un manque de foi, comme avec les disciples d’Emmaüs. Il se fait proche, mais sait prendre de la distance lorsqu’il le faut.

En disant : «Vous avez appris qu’il a été dit… et moi je vous dis…», Jésus marque la nouveauté de son enseignement. À la différence des scribes et des pharisiens, il est lui-même l’objet de son enseignement. Il se révèle en disant l’amour de Dieu pour l’humanité. Tous se sentent alors emportés par ce souffle d’amour, personne n’est exclu. Il enseigne et vit un amour passionnel. Par des gestes concrets, il pardonne et donne sa vie. Jésus n’attend pas de ses disciples une reconnaissance ou une louange particulière, il prend la place du plus petit d’entre eux ; il se fait leur serviteur. Il invite à prendre son exemple : «Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres.»

Du fond de nos cœurs

L’enseignement de Jésus est pertinent pour notre temps. Il peut guérir des cœurs et des sociétés brisés. Il parle à chacun. Par son enseignement, il conduit à un autre maître : l’Esprit Saint, qui enseigne toute chose. Désormais, c’est au fond de nos cœurs que souffle le vent de l’Esprit avec son enseignement nouveau. Et du fond de ces cœurs découlent des fruits spirituels. ■

Extrait de l’article de Michel Ossoua

Un travail de terrain

À la paroisse «notre Dame, secours des malades de Mulago», toute une pastorale est engagée auprès de femmes en grande précarité dans les bidonvilles du secteur*, pour casser le cycle infernal de la prostitution, de la drogue ou encore de l’alcoolisme. Patricia est assistante sociale en formation et Rachel, une jeune paroissienne de Mulago. Elles nous parlent de leur implication dans le projet d’émancipation des femmes appelé «Mirembe», initié par sœur Bibiane.

“Nous allons dans les bidonvilles pour rencontrer les femmes qui vivent de graves difficultés. Nous passons de maison en maison et nous nous informons sur ce qui se passe. Très vite, nous repérons les femmes, abandonnées de leur mari, avec plusieurs enfants en responsabilité, qui ne peuvent pas subvenir aux besoins de la famille et sont obligées de vendre leur corps. Nous écoutons leurs problèmes et essayons de les conseiller.

Nous invitons du personnel médical à venir les rencontrer pour discuter avec elles et les conscientiser sur les questions médicales auxquelles elles sont confrontées. Nous formons des groupes, dans lesquels les filles peuvent se retrouver avec nous, une fois par semaine. Elles prient ensemble, puis elles discutent entre elles. Elles confient les difficultés qu’elles rencontrent et la façon dont elles s’organisent pour s’en sortir.”                   Patricia, assistante sociale en formation et Rachel, jeune paroissienne de Mulago

JE DONNE UN COUP DE POUCE À CE PROJET
D’ACCOMPAGNEMENT A LA SORTIE DE LA PROSTITUTION