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Dans l’évangile du jour, ce sont deux femmes qui se visitent. Elles sont dans la joie de la rencontre. Elles tressaillent de joie, ou plutôt c’est leurs deux enfants qui tressaillent en elles. On pourrait même dire que c’est une rencontre plus large qui n’y parait : Marie et Elisabeth bien sûr, mais aussi déjà Jésus et Jean qui tressaillent de joie, mais on peut ajouter aussi Dieu le Père et l’Esprit Saint qui se réjouissent tout autant. L’Esprit remplit le coeur d’Elisabeth qui dit ce qui deviendra une partie du « je vous salue Marie » et Marie reprend les parole du « Magnificat ».

Magnificat, la filiation de Marie dans l’église

Quand on ouvre la Bible, dans l’évangile de Luc à cette page du Magnificat; on trouve dans la marge de nombreuses références à d’autres textes de la Bible. Cela veut dire que Marie n’a pas inventé les mots de sa prière, elle reprend les mots de ses ancêtres. Cela montre aussi l’humilité de Marie. Et enfin si elle reprend spontanément la prière de son peuple, elle a le sens communautaire. Aucune citation reprises par Marie n’a un caractère individualiste. Elles concernent toujours le peuple tout entier. Il devrait en être toujours ainsi de notre prière chrétienne. Le croyant ne devrait jamais oublier qu’il fait partie d’un
peuple, de l’Eglise.
Dans ce chant Marie « exalte » le Seigneur et son esprit « exulte ». Pourtant elle reste l’humble servante et en même temps elle est capable de disperser les superbes et de renverser les puissants de leur trône, pour que les humbles, les pauvres, ceux qui sont dans le besoin trouvent leur place.

Marie, entre douceur et révolution

Ce chant de la douce vierge Marie est en quelque sorte un chant révolutionnaire. Devant l’injustice, devant le mal, le chrétien n’a pas simplement à courber la tête et à subir sans rien dire, en espérant des jours meilleurs. Il nous faut agir et s’engager comme on dit. Il est vrai que le chrétien se trouve souvent bien démuni devant les moyens que déploie les puissants de ce monde. Mais continuons à affirmer la justice, la bonté, la solidarité, le respect de toute personne. Bien sûr, accueillir le pauvre comporte un risque, c’est ce que nous a rappelé ces jours dernier l’assassinat du Père Olivier Maire, provincial des
montfortains. “Aimer c’est tout donner” disait Sainte Thérèse.

Marie était au milieu des apôtres à la Pentecôte quand l’Esprit Saint est venu transformer les apôtres. Les premiers chrétiens sont souvent morts pour avoir affirmé leur foi à Jésus Christ et aux valeurs de l’Evangile. Avec Marie continuons à témoigner de notre foi.
Le 15 août, fête de l’Assomption, nous croyons que Marie, Mère de Dieu, a été élevée en âme et en corps à la gloire du ciel. C’est ce qu’affirme l’Eglise et c’est ce que nous croyons.
La fête du 15 août, c’est une fête populaire, combien de pèlerinages à travers le monde, combien de pardons en Bretagne ou ailleurs. Nous pouvons nous unir, en ce moment même avec les pèlerins réunis à Lourdes. Oui soyons heureux de célébrer Marie.

Loïc de la Monneraye, Société des Missions africaines