Scroll Top

Les spiritains ont été courageux de venir vivre leur mission au Soudan du Sud, sur des lieux du diocèse qu’ils occupent depuis dix ans. Leur présence est précieuse et appréciée. Chritian Carlassare, jeune évêque de Rumbek de 47 ans

Franz Lichtlé, rédacteur de la revue et Jean Pascal Lombart, provincial de France des spiritains, ont passé  Noël et l’année nouvelle au sein de la mission spiritaine, dans une contrée oubliée du monde, aspirant à présent à une paix durable. Le Soudan du Sud a fait sécession de la République du Soudan, le 9 juillet 2011. S’en est suivie une longue et dramatique guerre civile, dès 2013. C’est dans ce contexte que, répondant à un appel de l’Église, les spiritains se sont installés dans la région de Rumbek, en 2014. Voici tout juste dix ans..

Skinnader, Sospeter, et Nolasco de nationalités irlandaise, kenyane et tanzanienne ont répondu à un appel de l’Église pour accompagner le nouveau pays en septembre 2014 et mener des missions dans l’éducation et la pastorale. Vous découvrirez leurs missions au fil des pages du reportage.

 

Créée le 9 juillet 2011, la République du Soudan du Sud est le 193e État membre de l’ONU avec 12,5 millions d’habitants sur 644 329 km2

64 peuples y cohabitent, les plus nombreux étant les Dinka et les Nuer. Comme d’autres, le peuple dinka est constitué de plusieurs clans, eux-mêmes subdivisés en sous-clans.

 

UN PAYS MAJORITAIREMENT CHRÉTIEN

La majorité des habitants (60,5 %) sont de confession chrétienne. Les animistes représentent 19,5 % et les musulmans 20 %. Jésus Christ y est la principale figure religieuse, mais les plantes et les animaux y ont également un caractère sacré.

• Il figure aussi parmi les cinq pays au monde les plus vulnérables face au changement climatique selon l’ONU. « Le Soudan du Sud fait face, depuis quatre ans, à des inondations à répétition. Aujourd’hui, entre 12 % et 15 % du pays sont inondés, contre 5 % auparavant », selon Bill Nall, un expert du Programme alimentaire mondial (Pam) chargé de la recherche et de la surveillance des inondations.

L’histoire de l’Église au Soudan est mouvementée. Le sud est chrétien et le nord musulman. Du temps où le Soudan ne faisait qu’un, les missionnaires étaient toujours suspects. En 1964, quelque deux cents missionnaires avaient été expulsés. Vingt-deux prêtres ont pu rester sur l’ensemble du territoire. Ce n’est qu’en 1972 que d’autres ont pu revenir… En 2011, lors de la proclamation de l’indépendance du Soudan du Sud, un appel a été lancé auprès des congrégations religieuses pour un soutien à ce jeune pays. Quelque quarante six congrégations religieuses, hommes et femmes, ont répondu et pris part matériellement et humainement à sa reconstruction progressive. La paix a pris du temps pour s’installer. Les conflits ont duré longtemps. D’importants déplacements de population ont eu lieu. On a compté jusqu’à deux millions de réfugiés dans les pays environnants (Tanzanie, Kenya, Éthiopie…) et autant à l’intérieur du pays. Le retour progressif à la paix a été une chance. La population était vraiment fatiguée avec les conflits et la guerre. Un nouveau gouverneur a réussi à imposer la paix. Avec la po- lice locale et le soutien de l’ONU, le calme est revenu.

Les inondations, ces dernières années, ont été un nouveau fléau qui a obligé de nouveaux déplacements de population. L’eau du Nil n’est pas contrôlée. Certaines régions du pays sont maintenant inondées toute l’année. Des troupeaux de vaches disparaissent, noyés. Les cultures sont difficiles. Le pays ne produit rien. Il dépend de l’aide humanitaire. Des Sud-Soudanais commencent à être formés. Il est important qu’ils prennent peu à peu leur place, leurs responsabilités.

Le diocèse de Rumbek a beaucoup investi dans l’éducation. Il dirige vingt et une écoles primaires, sept secondaires, trois séminaires une université, et cent vingt-huit petites écoles locales dans les villages.Chritian Carlassare, jeune évêque de Rumbek de 47 ans