Scroll Top

Homélie du cardinal Dieudonné Nzapalainga au Congrès Mission 2025 à l'Accor Arena.

À l’occasion du Congrès Mission 2025, qui s’est tenu à Paris du 7 au 9 novembre, le cardinal Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui et Spiritain, a présidé la messe du samedi matin. Dans cette homélie empreinte de fraternité, il invite les fidèles à devenir des artisans de paix, à vivre la communion dans la diversité et à porter ensemble la mission de l’Évangile.

Publié le 10 novembre 2025
Paris, Congrès Mission 2025

« Les chrétiens sont appelés à vivre en paix entre eux et à être missionnaires de paix. »

 

Lectures du jour :

Rm 16, 3-9.16.22-27 ; Ps 144 (145), 2-3.4-5.10-11 ; Lc 16, 9-15

 

Chers frères et sœurs,

Béni soit le Seigneur, source et origine de toute bénédiction, de tout amour fraternel et de toute paix. C’est à la lumière de ce thème que j’ai accueilli et médité la première lecture de la messe de ce jour, en pensant notamment à la mission de paix dans notre société actuelle.

Cette première lecture met en lumière une litanie de salutations et de remerciements. Paul rend grâce à tous ses « compagnons de travail », à tous ceux dont l’engagement a favorisé la croissance de la communauté de Rome. Cette communauté fut composée d’hommes et de femmes, de Juifs et de païens, d’esclaves et d’hommes libres, avec des histoires et des rôles différents. À eux, il adresse un « baiser de paix » : « Saluez-vous les uns les autres par un baiser de paix ».

Quand nous étions petits on nous apprenait à dire bonjour et à saluer des personnes. Les coreligionnaires se saluent. Dans mon pays, quand je rencontre les chrétiens je leur dis la « Paix du Christ ». Et ils répondent amen !
Existe-t-il des amis de Jésus dans cette salle ? Levez les mains. A vous, j’adresse la même salutation chrétienne de Centrafrique : la Paix du Christ !

« L’exercice de nos missions débouche sur la paix. »

En effet, les salutations de saint Paul nous font entrevoir que l’exercice de nos missions débouche sur la paix. Pour saint Paul, la condition nouvelle du chrétien implique de vivre en paix avec ses frères et ses sœurs et d’exprimer cette paix « par un baiser ».

Le Pape Léon XIV a fait de la paix une priorité de son pontificat, l’appelant dès ses premiers mots. Il la promeut par la prière, la diplomatie et l’engagement personnel, en insistant sur le dialogue, le pardon, le désarmement et la non-violence, et en condamnant la logique de représailles et la rhétorique de conflit.

Oui, les chrétiens sont appelés à vivre en paix entre eux et à être missionnaire de paix.
La haine et la discorde nous séparent de Dieu qui est amour et paix, alors qu’en vivant en paix et en se donnant mutuellement la paix, Dieu est avec nous.
Et comment portez ce Dieu avec nous aux autres si non en leur transmettant de la paix de Dieu. Cela veut dire vivre en harmonie et en communion les uns avec les autres.

Le fruit de la mission de paix que le Seigneur nous confie est la communion et l’unité dans la diversité.

J’entends par « unité » l’unique cause que nous servons : la proclamation de l’Évangile,
et par « diversité », nos différents charismes, nos spécificités, nos forces et nos talents.
Nous ne sommes jamais envoyés seuls pour cette mission de paix, indépendamment de nos origines, de nos appartenances religieuses.
Le Seigneur attend que nous agissions ensemble.
À l’origine de toute mission de paix et de prospérité de l’Église dans le monde d’aujourd’hui devrait se trouver la communion de tous les « compagnons de travail ».

Nos sociétés globalisées, un peu à l’image de la communauté à laquelle s’adresse Saint Paul, est composée de personnes d’origines diverses, d’hommes et de femmes, chacun avec ses propres charismes et, aussi avec ses propres défauts.
Ce sont les personnes que nous devons respecter, approcher, prendre soin, indépendamment de leurs origines, de leurs appartenances religieuses.

Pour nous, aujourd’hui, l’unité et la communion découlent du baptême qui fait de nous tous des prêtres, des prophètes et des rois.
C’est donc ensemble, femmes et hommes, riches et pauvres, que nous sommes appelés, oints et engagés, pour que la proclamation du nom de Jésus, en actes et en paroles, engendre la paix, la consolation et la fraternité véritables là où brûle le feu de la guerre, là où les cœurs sont brisés et la foi s’endort.

Dieu agit pour nous, mais jamais sans nous, comme l’a annoncé saint Augustin.
Grâce à la ferveur de nos engagements pour la paix, la communion dans la diversité, nous rendons Dieu présent dans notre société.
En accomplissant notre mission, nous permettons en effet à la création d’être l’écho de ce refrain :
« Que le nom de Dieu soit loué à jamais. »

Ce Congrès arrive à point nommé dans notre monde marqué par les guerres, les conflits et les divisions.
Le Christ vient nous dire : « La Paix soit avec vous ! »
Il revient à chacun d’accueillir et d’être le témoin de ce message pour notre monde.

Demandons à la Sainte Vierge Marie et à saint Joseph de nous bénir et de nous accompagner par leur puissante intercession.
Qu’ils prient le Seigneur d’inspirer et de susciter des femmes et des hommes qui soient d’authentiques pèlerins de l’espérance et de la paix, maintenant et pour les siècles des siècles.

Amen.

Homélie prononcée le samedi 8 novembre 2025 lors du Congrès Mission à Paris-Bercy par le cardinal Dieudonné Nzapalainga, C.S.Sp., archevêque de Bangui (Centrafrique).