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Je vis ce temps de détachement dans la lignée de ce que, nous missionnaires, avons vécu et sommes invités à vivre tout au long de notre vie de serviteurs de la mission, “en mon nom et au nom de l’Evangile” nous dit Jésus. Yves Monot

Yves Monot a accepté de nous livrer ses mouvements intérieurs en cette période de transmission de charge au nouvel évêque d’Ouest au Congo.

“Le 1er mars, le diocèse de Ouesso, que j’ai animé pendant 16 ans,  2006 – 2022, vient de vivre la nomination d’un nouvel évêque en la personne de Mgr Armel Kema, appelé à l’épiscopat par le Saint Père le 8 décembre 2021 et ordonné évêque, à Ouesso, sa ville d’origine, le dimanche 13 février 2022.

Préparer ma succession

Comme le demande l’Eglise à tous les évêques, à leur 75è anniversaire ( pour moi, 2019), j’ai écrit au Saint Père François pour lui remettre le diocèse que son prédécesseur m’avait confié par la consécration épiscopale, le 7 septembre 2008. Je le remerciais de la confiance de l’Eglise et je lui disais ma joie d’être évêque de Ouesso et de porter, avec lui et mes frères évêques, le souci de toutes les Eglises et de la multitude (des milliards d’hommes et de femmes aujourd’hui) qui ne connaît pas Jésus Christ.

Je lui disais aussi ma joie de voir notre Conférence Episcopale du Congo se renouveler du fait de l’entrée en retraite de plusieurs d’entre nous

Par la Congrégation de l’Evangélisation des peuples, responsable des jeunes Eglises auprès du pape, il m’ a alors été demandé d’attendre que mon remplaçant soit choisi. Ce temps d’attente demandé à notre diocèse est important à signaler. Il a permis à la nonciature du Congo de continuer son accompagnement en vue du choix du nouvel évêque (le passage du nonce apostolique dans notre diocèse a été bien apprécié) et pour nous, peuple de Dieu, de vivre pastoralement cette attente que nous avons voulu  aussi porter dans la prière, particulièrement les dimanches, sans oublier « Mgr Yves Marie, appelé à prendre sa retraite ». J’ai alors souvent dit à notre Eglise locale qu’il est bon et nécessaire de renouveler les Conférences épiscopales et que c’est une grâce que notre Conférence vive actuellement ce processus.

Nos sessions de rentrée pastorale d’octobre 2020 et 2021 ont été « habitées » par la perspective d’un nouveau pasteur.

Le 8 décembre, en la fête de l’Immaculée Conception, eût lieu la nomination, par pape François, de Mgr Armel Kema, prêtre de ce diocèse, comme évêque de Ouesso.

Le dimanche 13 février, l’ordination épiscopale de Mgr Armel, à la cathédrale St Pierre Claver fut une vraie source de joie en présence de la Conférence épiscopale du Congo et du peuple de Dieu venu des différentes paroisses et communautés de village du diocèse avec la participation de nos frères et sœurs en œcuménisme et de nombreux amis et bienfaiteurs venus de partout.

Le détachement est-il un temps d’épreuve?

Appel au détachement ? Bien sûr mais vraiment dans la ligne de ce que, nous missionnaires, avons vécu et sommes invités à vivre tout au long de notre vie de serviteurs de la mission, « en mon nom et au nom de l’Evangile « nous dit Jésus.

Avez vous des lectures qui vous accompagnent en cette période charnière de votre vie?  Des écrits de Libermann où puiser de la force et de la paix?

Ceux proposés par la neuvaine préparant au 2 février  sur l’abandon, l’attente… “Avec la souffrance s’approfondit chez Libermann l’attitude d’abandon, qui se révèlera par la suite la “poutre” maîtresse de sa spiritualité. C’est au séminaire d’Issy qu’il comprit que c’est dans notre fragilité que le Seigneur révèle sa force.

Des passages bibliques  pour vous accompagner dans ce moment charnière?

Le vieux Syméon « attendait » (Luc 2, 25-30). J’aime son exclamation, c’est bien plus qu’un soupir !: « Maintenant, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix ! » et celle de Jean-Baptiste, l’ami de l’époux,  ( Jn 3, 29-30 ) quant il se tient là  et qu’il entend l’époux : « Telle est ma joie et elle est compète ! »… « Il faut qu’il grandisse et que moi je diminue! »

Ma parole d’évêque qui donne sens à mon cheminement : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement ! » Matthieu 10,8 

Comment faire perdurer l’esprit spiritain de simplicité, fraternité et communauté sur place?

L’esprit spirituel ? Oui, il perdure, fait de simplicité,  de disponibilité au service du Maître, à la suite du Serviteur …

Quelques repères sur le diocèse d’Ouesso au Congo

Pour mieux situer : Ouesso : préfecture du département forestier de la Sangha, dans le nord Congo ( à 820 km de Brazzaville), est diocèse depuis 1983 ; l’évangélisation a commencé, par les missionnaires spiritains, dans les années 1935 ; fondation de la mission catholique St Pierre Claver de Ouesso, en 1940 ;

Le 1er évêque du diocèse de Ouesso, Mgr Hervé Itoua était du clergé congolais, de 1983 à 2006, je fus le second, spiritain, comme administrateur apostolique (2006-2008), puis évêque de 2008 à 2022. Pour information, j’ai vécu ma vie missionnaire, principalement au Congo Brazaville : à Loango, Sibiti, Pointe-Noire,  Brazzaville, mais ai servi aussi 5 années en France, au service de l’animation missionnaire et un temps d’études et 6 années au Cameroun (Douala) au service de la province spiritaine d’Afrique Centrale, avant d’être nommé, par le pape Benoît XVI, à Ouesso. 

Le diocèse de Ouesso compte aujourd’hui une vingtaine de prêtres diocésains, ainsi que quelques prêtres  congolais fidei donum et une communauté spiritaine de trois membres au service de la paroisse de Souanke. 

Fraternellement à vous ! 

+Yves Marie Monot