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Avec le printemps, en ce début d’avril, la nature reprend son manteau de lumière, les oiseaux chantent et font leurs nids dans les arbres et dans les haies. Au jardin, les fleurs s’épanouissent, les couleurs arrivent, les températures deviennent agréables ; l’hiver s’en va, le printemps arrive. Tout nous porte vers le renouveau.

L’espérance en cette Semaine Sainte, une gageure?

Nous allons vivre la Semaine sainte, une semaine pas comme les autres, jusqu’à Pâques : le troisième jour après sa mort sur la croix, Jésus est vivant et sort du tombeau. « Christ est Ressuscité ». Comment accueillir cette Bonne Nouvelle en toute situation, afin qu’elle soit source d’espérance et source de vie pour notre route ? Ce message nous permet de traverser les épreuves ; il ne peut y avoir un espace, un terrain, un cœur, une vie qui ne puisse être sauvé. La Vie avec le Ressuscité est toujours victorieuse.

Mais il faut s’entraîner à accueillir cette résurrection, à tout âge. Ces dernières semaines, j’ai eu l’occasion de rencontrer nombre de nos frères anciens dans nos maisons de retraite. Et il est difficile, quand on est au 3e ou 4e âge, d’accepter, d’encaisser toutes les épreuves : ses propres maladies, petites ou grandes ; ne plus se sentir utile alors qu’on avait de grandes responsabilités ; la famille qui n’est plus le lieu de refuge des vacances : vente de la maison familiale, les membres âgés de la fratrie qui disparaissent, les neveux ou nièces dont on a peu de nouvelles ; sa classe d’âge menacée ; et vivre la vieillesse de la Congrégation, la fin de Langonnet ; les églises qui se vident, le cataclysme des chiffres de la CIASE ; et même l’Occident menacé : la guerre en Ukraine ; le Covid ; et le retour des traumatismes des guerres, celle de l’Algérie… tout cela en même temps.

Par delà les âges

Et comment le vivre spirituellement, alors que la faculté d’encaisser les épreuves est moindre ? Et pourtant, rien n’est perdu des valeurs vécues par nos frères âgés : ce qu’ils sont aujourd’hui, ce qu’ils ont été et ce qui les fait vivre. Ils ont vécu de multiples petites résurrections dans leur vie et ils ont la capacité de croire en la Résurrection avec le Christ.

C’est pourquoi il est toujours nécessaire d’organiser des espaces de parole. Il est nécessaire que les plus jeunes visitent leurs aînés et échangent ; l’apport est toujours mutuel. Il y a le Forum de printemps organisé en avril à Chevilly pour les ‘jeunes’ de moins de 65 ans : ils seront au moins 60 à le vivre ; ils sont les forces vives pour aujourd’hui et demain, fruit du travail des aînés en mission ad extra.

Nos frères spiritains venus des autres Provinces sont bien actifs, en paroisse, à Auteuil, dans la gestion de nos maisons. Notre Province est pauvre en personnel ; notre Église en Europe est pauvre. Mais dans le cœur du petit nombre, la Présence du Christ de Pâques l’anime et porte du fruit, encore en herbe, qui ne va pas tarder à s’épanouir et à apporter de la nouveauté. Déjà on y lit des signes par milliers.

Serge BALLANGER