« Je te guide sur le chemin où tu marches »
Ce verset du passage d’Isaïe proposé ce vendredi 10 décembre est un cri de foi. J’ai coutume de comprendre l’Avent comme un chemin vers Noël, vers le Christ. Mais je peux ne pas connaître la route à suivre. Je me retrouve alors au bord de ce chemin, incapable de savoir où aller. Tout est si compliqué, si brouillé. Les forces me manquent. Le découragement, l’envie de jeter l’éponge me guettent. Et je me dis : Mon Dieu, pourquoi m’a tu abandonné ?
Les promesses qu’il semblait que tu m’avais faite m’apparaissent désormais bien creuses. Ne vois-tu pas que je suis perdu ! Tu as pourtant aidé Moïse au buisson ardent à reprendre la route vers son Peuple pour le libérer (Exode 3, 1-10), tu as guidé Élie au désert vers une caverne où tu te révélas à lui dans une brise légère (1 Rois 19, 1-18), tu as guidé la Sainte Famille vers la sécurité en Égypte (Mathieu 2, 13-14), Jésus, ton Fils ressuscité, guida deux disciples avec le cœur lourd vers la joie du pain rompu (Luc 24, 13-35). Mais moi, je suis perdu au bord du chemin. Pourquoi ne me donnes-tu pas un signe, une simple direction, comme tu n’as jamais cessé de le faire dans l’histoire des hommes et des femmes ? Faut-il attendre la nuit et son silence pour espérer la vision d’une étoile dans le ciel pour retrouver sa route ? N’est-ce pas le cadeau, le coup de pouce que tu offris aux mages pour marcher jusqu’au Roi des rois ?
Je me sens dorénavant plus proche de l’aveugle Bartimée, qui, au bord du chemin, n’a que sa prière pour boussole : « Jésus, fils de David, sauve-moi » (Marc 10, 46-52). Perdu, il l’est aussi, dans la nuit que lui impose ses yeux, mais il n’est pas démuni : Il est capable d’entendre le Christ qui marche sur la route. Il crie au Christ son désir : « retrouver la vue ». Seigneur, guide tous les naufragés et égarés de la terre que nous sommes. Que durant l’Avent et ces fêtes à venir, nous puissions contempler la lumière de ta présence. Et qu’au bout de la nuit, comme l’aveugle Bartimée, nous puissions « suivre Jésus sur le chemin ».
Michel Protain, spiritain aux Blagis, paroisse de Fontenay aux Roses, 94