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Dans l’Evangile selon Mathieu du jour Mt 8, 5-11, je vois un écho aux événements de l’actualité ecclésiale. Répondant il y a quelques jours aux questions des journalistes sur la lettre de remise de charge de l’archevêque de Paris adressée au pape François, une fidèle affirmait que sa foi n’était pas ébranlée. D’autres personnes ont réagi de la même manière à la publication du rapport de la CIASE, début octobre. C’est de l’affirmation de la foi qu’il s’agit aussi dans l’évangile de Matthieu du jour.

Jésus touche du doigt l’enracinement spirituel du soldat romain. Il comprend sa vie mais ne la réduit pas à des méthodes de force. Il y perçoit un ancrage religieux. C’est ce qui donne son unité à toutes ses initiatives : prendre soin de son serviteur malade, rencontrer Jésus et lui parler en toute confiance de sa vie. Il ne met pas Dieu de côté dans son travail. Je pense ici aux paroles du Bienheureux Père Daniel Brottier : « Penser à Dieu, c’est ne l’éloigner d’aucun détail de notre vie ».

Les paroles du centurion que l’on peut qualifier de paroles d’un croyant résonnent en ces temps où certains événements de l’Église de France peuvent ébranler la foi des fidèles. Nous vivons l’Avent, c’est-à-dire une attente d’une parole d’espérance. Les actes et les paroles des personnes peuvent étonner mais ne pas ébranler l’élan de foi qui doit être encore plus fort. L’activité signifiante et confessante du centurion de l’évangile, qui se livre à Jésus, est constitutive de cet engagement. Il suffit pour s’en convaincre de revenir encore, pour nous spiritains, à la matrice confessionnelle que livre le P. Daniel Brottier au moment où il a eu le projet de construire la chapelle sainte Thérèse alors que la caisse était vide et qu’on ne pouvait rembourser les dettes accumulées : « Cette œuvre est une entreprise hérissée de problèmes épineux, disait Brottier, mais ce n’est pas la raison pour l’abandonner… Les problèmes sont faits pour être résolus, donc, marchons de l’avant. Si on hésite sur une ligne de conduite, il faut demander un signe à la Providence ; une demande sincère obtient toujours une réponse » (cf. Yves Gosselin, Daniel Brottier. Homme de Dieu, p. 76).

À toutes et tous, bon temps de l’Avent !

Jean-Claude Angoula, spiritain en mission pour la revue Spiritus à la Maison Mère à Paris