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Jean Dehais

est décédé à Carhais (29), âgé de 98 ans

De Jean, j’ai entendu plusieurs appréciations sur la joie d’avoir reçu une profonde éducation humaine et chrétienne en sa famille, d’ascendance bretonne. Jean était plein d’admiration. Nous accueillons aujourd’hui le bien-fondé de ces remarques en évoquant sa personnalité de religieux-missionnaire Spiritain pendant 80 ans, avec sa première profession en 1942.

Trois périodes nous aident à rendre compte de la vie Spiritaine en soulignant que Jean s’y est donné corps et âme. Des témoignages accentuent ce que l’on peut en retenir.

DIRECTEUR et professeur des Ecoles Apostoliques (Bletterans- Maulévrier Langonnet – Gentinnes (Belgique), à nouveau à Maulévrier, et enfin à Allex.

A Bletterans, en 1949, il commence ce service qui l’écarte pour longtemps du projet de rejoindre l’Afrique. Il a d’abord cumulé 22 ans, auprès des Écoles Apostoliques, il est venu à Allex de 1988 à 1999, comme accompagnateur spirituel, pendant 11 ans. Au cours de ces 33 années, il y est reconnu comme un homme affable et cool à la façon de dire aujourd’hui. C’est un homme de conviction sur l’importance de l’Enseignement catholique dont il soutient avec force le projet. Pour nos Ecoles Apostoliques, il est attentif à l’accueil des jeunes qui portent l’orientation missionnaire vers l’extérieur grâce à un travail de proposition auprès des familles et des paroisses. Jean, on peut le souligner, creuse par réflexion et initiatives ces lieux d’engagement d’Eglise et de Congrégation. 

EDUCATEUR de Maisons d’Auteuil : Meudon – Verneuil sur Indre- Sannois

Pendant 15 ans, de 1972 à 1987, Jean a été en mission à Auteuil comme aumônier ou directeur de maison au moment où la Fondation a connu de grandes mutations. À Meudon, il a remplacé en urgence le directeur au moment où celui-ci avait dû se reposer à la suite des problèmes difficiles traversés par cette maison. Il a su avec beaucoup de doigté y ramener le calme et la confiance. 

A Verneuil sur Indre, il a été avec compétence un des derniers directeurs spiritains de l’œuvre avant de passer la direction de la maison à un ancien d’Auteuil devenu prêtre.  A Sannois, il a tenu discrètement sa place d’aumônier en collaboration étroite et appréciée avec Jean Gosselin, avant que celui-ci ne devienne le premier directeur général laïc de l’œuvre. 

Dans ce temps de service à Auteuil, il a creusé, là encore, dans l’expérience et la réflexion, le point central des Maisons d’Auteuil : l’esprit d’éducation catholique porté en collaboration par deux équipes : celle des animateurs (directeurs et aumôniers) et celle des formateurs. Tous cherchent le bien propre de chaque enfant et jeune, en y passant beaucoup de temps et d’attention. 

DISPONIBILITE à Allex, de 1987 à 2012

Sa présence à Allex est précieuse. D’abord parce qu’il retrouve un service discret d’accompagnement des directeurs, des éducateurs et des jeunes élèves. Il permet aussi que des aménagements puissent se faire, au Sanctuaire, à la Revue Saint-Joseph d’Allex, et pour la fermeture de l’Ecole. Personnellement, j’en suis le témoin reconnaissant. 

Personnalité riche et fraternelle

À plusieurs autres titres, Jean, a manifesté une indéniable originalité. Le côté artiste, notamment en dessin et peinture, il le tient de sa Maman. Il s’est fait une réputation par des croquis, des aquarelles et des icônes reflétant sa sensibilité profonde et ses bons coups d’œil pour saisir un paysage et développer le profil détaillé d’une chaîne de montagne. Il communiait avec la nature, capable de nommer des quantités de plantes et de fleurs, comme aussi d’animaux de la faune, sur les sentiers parcourus et les forêts traversées. Guide de haute montagne au Club Alpin et marcheur infatigable, il a accompagné des jeunes dans les Pyrénées, notamment à partir de la Colonie de vacances d’Arreau, et, dans le Vercors, à partir de l’Ecole Saint-Joseph d’Allex, aimant commenter toujours ce qui valait la peine de l’être.

Il a rejoint par la radio-amateur, d’abord en morse et ensuite en phonie, sur des ondes improbables pour nous, mais patiemment cherchées et trouvées par lui, beaucoup de gens du bout du monde. À ce titre, sans la Drôme, il faisait partie de la protection civile et était reconnu pour ses compétences.

 

Jean Dehais, aquarelliste émerveillé

 

Fraternel, il l’a été auprès de tant de personnes et c’est là, certainement, le motif le plus permanent des témoignages entendus aujourd’hui. Un Confrère résumait, ces jours-ci, en disant : C’est le Spiritain du siècle par une présence attentive aux Œuvres et aux personnes !

Le long cheminement de vie de Jean porte la marque d’un méditatif qui pesait lentement le sens de tout ce qu’il faisait. Il entrait dans le questionnement qui se posait et répondait de façon très juste.

Le témoin qui souligne cela a cette image symbolique : Jean a traversé les moments difficiles, les orientations importantes, les écueils de la vie comme en les surfant par les cimes en raison de sa lente et longue intériorisation. Les choses étant alors engagées, il s’y conformait silencieusement et activement.

  Rassemblé et écrit par Albert PERRIER (Chevilly-Larue), le 24 mai 2022

 

SON PARCOURS

Né le 29 juin 1923 à Tarbes (65)

Profès : 05 octobre 1942 à Piré-sur-Seiche
Prêtre : 06 mars 1949 à Chevilly

AFFECTATIONS :

  • FRANCE : Bletterans (1949-1954 : professeur, directeur) ; Maulévrier (1954-1958 : professeur, directeur) Langonnet (1958-1963 : recruteur puis directeur).
  • BELGIQUE : Gentinnes (1963-1965 : professeur, directeur).
  • FRANCE : Maulévrier (1965-1971 : professeur, supérieur) ; Paris (1971-72 :recyclage) ; Meudon (1972-76 : aumônier et sous-directeur Apprentis d’Auteuil) ; Verneuil-sur-Indre (1976-86 :directeur AA) ; Sannois (1986-87 : aumônier AA et sup. régional Nord) ; Paris (1987-88 : repos) ; Allex (1988-2012 : secrétariat Revue de Saint-Joseph et divers) ; Langonnet (2012-2022 : retraite).